Vieillir au vingt et unième siècle
Vieillir au 21 ème siècle
Il n’y a pas si longtemps encore,
les personnes âgées étaient respectées
et honorées et leurs conseils
étaient recherchés et souvent suivis.
En une ou deux générations les
séniors sont-ils devenus moins respectables ? A quel âge est-on aujourd’hui
considéré comme vieux ? Tout est
relatif car on est, pourrait-on dire, toujours le vieux de quelqu’un. Dans
certaines entreprises, le cadre de 50 ans est déjà considéré comme étant à demi-sclérosé
dans ses habitudes , dépourvu de réelles
capacités créatrices et. innovatrices .
Dans
nos sociétés occidentales actuelles, le temps s’est accéléré , les
technologies évoluent très vite ,l’expérience semble être
devenue un frein à l’innovation, et les références au passé paraissent
dénuées
d’ intérêt .Les sources d’information sont nombreuses , souvent partiales , quelquefois fallacieuses et
les conseils de gens plus expérimentés paraissent dépassés . Le jeunisme s’est
imposé et même les moins jeunes se sentent obligés pour exister de singer pathétiquement la
jeunesse.
Nietzsche prophétisait
l’émergence d’un monde de jeunes adultes ployant sous le poids de la culture
historique et de l’héritage de la tradition. C’est le contraire de ce que nous observons.
Pour les personnes âgées ,les
stratégies d’évitement ne manquent pas : refus d'évoquer le passé,
occultation de l’âge réel , confusion plus ou moins voulue entre les générations , garde-robe de teen-ager,et large recours à la
cosmétologie et à la chirurgie
esthétique.
À
l’accroissement du nombre
des seniors dont la durée de vie ne cesse de s’allonger, certains
opposent
l’émergence d’une jeunesse condamnée à la précarité et au chômage.Les
actifs accepteront-ils indéfiniment de financer des prothèses et des
soins de plus en plus perfectionnés, de plus en plus coûteux,
permettant un allongement sensible de la durée de la vie ? Lors de
certaines
périodes de disette au Japon, les vieillards devenus charges inutiles,
devaient
s’en aller mourir seuls dans la montagne.
Pourtant la vieillesse ne
devrait être considérée ni comme un fardeau social, ni comme une
malédiction , ni comme un naufrage mais
plutôt comme le temps de la réflexion et de la sagesse à condition de se libérer de la comédie sociale , de la vanité de paraître, des conflits familiaux et d’accepter , si
possible avec sérénité, notre finitude.