jeudi 20 juillet 2017

Vieillir au vingt et unième siècle

 Vieillir au 21 ème  siècle

Il n’y a pas si longtemps encore, les personnes âgées étaient respectées  et  honorées et leurs conseils étaient recherchés et souvent  suivis.
En une ou deux générations les séniors sont-ils devenus moins respectables ? A quel âge est-on aujourd’hui considéré comme  vieux ? Tout est relatif car on est, pourrait-on dire, toujours le vieux de quelqu’un. Dans certaines entreprises, le cadre de 50 ans est déjà considéré comme étant à demi-sclérosé dans ses habitudes , dépourvu de  réelles capacités créatrices et. innovatrices .
 Dans nos sociétés occidentales actuelles,  le temps s’est accéléré , les technologies évoluent très vite ,l’expérience semble être devenue un frein à l’innovation, et les références au passé paraissent dénuées d’ intérêt .Les sources d’information sont nombreuses  , souvent partiales , quelquefois fallacieuses et les conseils de gens plus expérimentés paraissent dépassés . Le jeunisme s’est imposé et même les moins jeunes se sentent obligés  pour exister de singer pathétiquement la jeunesse.
Nietzsche prophétisait l’émergence d’un monde de jeunes adultes ployant sous le poids de la culture historique et de l’héritage de la tradition. C’est le contraire de ce que nous observons.
Pour les personnes âgées ,les stratégies d’évitement ne manquent pas : refus d'évoquer le passé, occultation de  l’âge réel , confusion plus ou moins voulue entre les générations , garde-robe de teen-ager,et large recours à la cosmétologie  et à la chirurgie esthétique.
À l’accroissement du nombre des seniors dont la durée de vie ne cesse de s’allonger, certains opposent l’émergence d’une jeunesse condamnée à la précarité et au chômage.Les actifs accepteront-ils indéfiniment de financer des prothèses et des soins de plus en plus perfectionnés, de plus en plus  coûteux, permettant un allongement  sensible de la durée de la vie ? Lors de certaines périodes de disette au Japon, les vieillards devenus charges inutiles, devaient s’en aller mourir seuls dans la montagne.
Pourtant la vieillesse ne devrait être  considérée ni  comme un fardeau social, ni comme une malédiction , ni comme  un naufrage mais plutôt comme le temps de la réflexion et de la sagesse à condition  de se libérer de la comédie sociale  , de la vanité de paraître, des conflits familiaux et d’accepter , si possible avec sérénité, notre finitude.

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