1918. Il y a un siècle la grippe espagnole
La grippe espagnole 1918
C'était il y a tout
juste cent ans.
Alors que les Allemands tentaient une dernière
offensive, une épidémie de grippe H1N1 s'abattit sur l'Europe avec une
virulence inédite.
La
grippe débarqua avec les GI .C’est aux Etats-Unis, dans un camp
d'entrainement de soldats au Kansas, que les premiers cas furent signalés en
mars 1918. L'épidémie de H1N1 se répandit rapidement dans tout le pays et
débarqua au printemps dans les ports français.
De France, la première vague de grippe, très
contagieuse mais peu létale, gagna le Royaume-Uni et l'Espagne en mai, où elle
fit les gros titres : 8 millions d'Espagnols furent grippés, dont le roi
Alphonse XIII. Mais en France comme dans les autres pays belligérants, la
censure régnait. L'information
sanitaire était considérée comme sensible. Il ne fallait pas révéler à l'ennemi un état de faiblesse
Une deuxième vague,
bien plus meurtrière, s'abattit sur l'Europe à la fin de l'été. Pour les
contemporains, elle semblait venir tout droit d'Espagne.
Une troisième et dernière vague survint pendant
les premiers mois de 1919, sans faire autant de dégâts que la précédente.
En octobre 1918, le médecin-chef français
Dujarric de la Rivière se fit inoculer
sous la peau un ultra filtrat constitué
à partir de crachats et du sang des malades. Au 3e
jour, il fut atteint d’une forte grippe.
Malgré cette expérimentation, l'identité du virus demeura incertaine. Il fallut
attendre 1933 pour que le virus de la grippe soit reconnu chez l'homme, grâce
au microscope électronique.
L'incubation était très brève : un à trois
jours. La maladie se développait en quelques heures et pouvait entraîner une
mort rapide.
. Les médecins ne s'avouèrent pas vaincus et
testèrent différents vaccins et de sérums.
Les malades durent en fait se contenter des
remèdes populaires et de la pharmacopée traditionnelle : quinine, aspirine,
bleu de méthylène ,saignée. Des stimulants furent également utilisés, comme les
toniques cardiaques, le camphre ou le rhum. En automne 1918, la Ville de Paris fit
venir 500 hectolitres de rhum. Mis à disposition des pharmacies, l'alcool
n'était délivré que sur prescription médicale.
L'inaction des pouvoirs publics fut bien sûr critiquée .
On estime que 50% de la population mondiale
aurait été infectée. La pandémie a fait entre 50 et 100 millions de victimes
dans le monde. Les pays belligérants ne furent pas les plus touchés par la
pandémie. L'Afrique et l'Asie payèrent le plus lourd tribut, avec des taux de
létalité atteignant jusqu’à 3,5 %, contre 0,3% à 0,5% en Europe de l'Ouest et aux
Etats-Unis .Il y eut en France 165 000
décès provoqués par cette épidémie .