dimanche 4 mars 2018

1918. Il y a un siècle la grippe espagnole


La grippe espagnole 1918

C'était il y a tout juste cent ans.
 Alors que les Allemands tentaient une dernière offensive, une épidémie de grippe H1N1 s'abattit sur l'Europe avec une virulence inédite.
 La grippe débarqua avec les GI .C’est aux Etats-Unis, dans un camp d'entrainement de soldats au Kansas, que les premiers cas furent signalés en mars 1918. L'épidémie de H1N1 se répandit rapidement dans tout le pays et débarqua au printemps dans les ports français.
De France, la première vague de grippe, très contagieuse mais peu létale, gagna le Royaume-Uni et l'Espagne en mai, où elle fit les gros titres : 8 millions d'Espagnols furent grippés, dont le roi Alphonse XIII. Mais en France comme dans les autres pays belligérants, la censure régnait. L'information sanitaire était considérée comme sensible. Il ne fallait pas révéler à l'ennemi un état de faiblesse
 Une deuxième vague, bien plus meurtrière, s'abattit sur l'Europe à la fin de l'été. Pour les contemporains, elle semblait venir tout droit d'Espagne.
Une troisième et dernière vague survint pendant les premiers mois de 1919, sans faire autant de dégâts que la précédente.
 En octobre 1918, le médecin-chef français Dujarric de la Rivière se fit inoculer sous la peau  un ultra filtrat constitué à partir de crachats et du sang des malades. Au 3e jour, il fut atteint d’une forte grippe.
Malgré cette expérimentation,  l'identité du virus demeura incertaine. Il fallut attendre 1933 pour que le virus de la grippe soit reconnu chez l'homme, grâce au microscope électronique.
 L'incubation était très brève : un à trois jours. La maladie se développait en quelques heures et pouvait entraîner une mort rapide.
. Les médecins ne s'avouèrent pas vaincus et testèrent différents vaccins et de sérums.
Les malades durent en fait se contenter des remèdes populaires et de la pharmacopée traditionnelle : quinine, aspirine, bleu de méthylène ,saignée. Des stimulants furent également utilisés, comme les toniques cardiaques, le camphre ou le rhum. En automne 1918, la Ville de Paris fit venir 500 hectolitres de rhum. Mis à disposition des pharmacies, l'alcool n'était délivré que sur prescription médicale.
L'inaction des pouvoirs publics fut bien sûr  critiquée .
On estime que 50% de la population mondiale aurait été infectée. La pandémie a fait entre 50 et 100 millions de victimes dans le monde. Les pays belligérants ne furent pas les plus touchés par la pandémie. L'Afrique et l'Asie payèrent le plus lourd tribut, avec des taux de létalité atteignant jusqu’à 3,5 %, contre  0,3% à 0,5% en Europe de l'Ouest et aux Etats-Unis .Il y eut en France 165 000 décès provoqués par cette épidémie .