samedi 18 mars 2017

Jérusalem Lamartine 1832


Dans son Voyage en Orient publié en 1835, Lamartine apporte  un témoignage intéressant de son passage à Jérusalem en1832 .

« C’est bien là que Sion était assise ; site bizarre et malheureux pour la capitale d’un grand peuple : c’est plutôt la forteresse naturelle d’un petit peuple chassé de la terre, et se réfugiant avec son temple, sur un sol que nul n’a intérêt à lui disputer ; sur des rochers qu’aucunes routes ne peuvent rendre accessibles, dans des vallées sans eau, dans un climat rude et stérile, n’ayant pour horizon que les montagnes calcinées par le feu intérieur des volcans, les montagnes d’Arabie et de Jéricho, et qu’une mer infecte,     sans rivage et sans navigation,  la Mer Morte ! »
« Voilà la Judée, voilà le site de ce peuple dont le destin est d’être proscrit à toutes les époques de son histoire, et à qui les nations ont disputé même cette capitale de ses proscriptions, jetée, comme un nid d’aigle, au sommet de ce groupe de montagnes : et cependant ce peuple portait avec lui la grande idée de l’unité de Dieu, et ce qu’il y avait de vérité dans cette idée élémentaire suffisait pour le séparer des autres peuples, et pour le rendre fier de ses proscriptions, et confiant dans ses doctrines providentielles. »
« Un tel pays, repeuplé d’une nation neuve et juive, cultivé et arrosé par des mains intelligentes, fécondé par un soleil du tropique, produisant de lui-même toutes les plantes nécessaires ou délicieuses à l’homme, depuis la canne à sucre et la banane jusqu’à la vigne et à l’épi des climats tempérés, jusqu’au cèdre et au sapin des Alpes ; – un tel pays, dis-je, serait encore la terre de promission aujourd’hui, si la Providence lui rendait un peuple, et la politique du repos et de la liberté. »

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