dimanche 5 novembre 2017

5 au 10 juin 1967 La guerre des 6 jours

La guerre des six jours (juin 1967) vue de France.  

La fermeture du détroit de Tiran  décidée par Nasser  et la perspective  d’une guerre bouleversent les Juifs de  France qui , pour certains pour la première fois,  revendiquent leur judéité et s’identifient  à l’État d’Israël menacé .
Les menaces de 1967  avec des appels au meurtre de Juifs rappellent à beaucoup les persécutions raciales des années 40. Le président de l’Autorité Palestinienne, Ahmed Choukeiri affirme qu’en cas de conflit il ne restera pratiquement plus de survivants juifs.
Ben Gourion insiste  sur le danger imminent : «  Personne ne peut oublier la Shoah que les nazis nous ont infligée et si certains souverains arabes à la tête desquels le souverain égyptien rappellent nuit et jour qu’il faut exterminer Israël ,ne dédaignons pas alors la gravité de ces déclarations. »
Pascal Piat dans le journal du Parlement : «  Quoique les exterminations de juifs par les nazis remontent à plus de 20 ans, le souvenir en est resté assez vivace dans le monde pour  qu’un gouvernement occidental ne ressente pas un peu de gêne à prendre parti contre Israël. »
 Dans l’Aurore du 25 mai Serge Groussard: « les Israéliens, survivants du plus effroyable génocide de l’histoire, ne vont pas se laisser imposer un nouveau Munich ; les juifs de 1967 ne sont pas les Tchèques de 1938 »
 Le 30 mai  dans Combat , Jacques Soustelle : « le sous -Hitler arabe du Caire menace d’exterminer les rescapés d’Auschwitz, de Treblinka et du ghetto de Varsovie »
Le 31 mai au soir Sartre, Claude Roy, Picasso, Jankélévitch, Arthur Koestler tiennent une conférence d’information en faveur d’Israël.
 Le 1er juin à Paris une manifestation réunit 30 000 personnes à l’appel du Général Koenig devant l’ambassade d’Israël. De nombreuses personnalités apparaissent au balcon pour encourager les manifestants : Johnny Hallyday, Line Renaud, Alain Delon, Michel Simon, René Cassin, Diomède Catroux, Laurent Schwartz, Vladimir Jankélévitch, le Pasteur Westphal président de la fédération protestante de France, le grand rabbin Jacob Kaplan et beaucoup d’autres.
 Ionesco rédige pour Combat du 1er juin un article intitulé : « les ignobles crapules ». Nasser est assimilé à Hitler car l’un et l’autre ont voulu la destruction totale d’Israël et des juifs.
Raymond Aron écrit le 4 juin : «  Si les grandes puissances selon le calcul froid de leurs intérêts laissent détruire le petit État qui n’est pas le mien, ce crime, modeste à l’échelle du nombre, m’enlèverait la force de vivre et je crois que des millions et des millions d’hommes auraient honte de l’humanité. »
Quelques heures  plus tard Israël gagne une guerre éclair  en 6 jours du 5 au 10 juin 1967 contre l’Egypte, la Syrie et la Jordanie.
De Gaulle décide le 2 juin 1967 un embargo sur les ventes d’armes et déclare que la France considérerait comme agresseur celui qui tirerait le premier. Les juifs n'avaient qu'à ne pas tirer les premiers !
Dans sa conférence de presse quelques mois plus tard le 27 Novembre 1967de Gaulle tient des propos étonnants où certains trouveront des relents d’antisémitisme: il craignait «  que les Juifs, jusqu'alors dispersés, mais qui étaient restés ce qu'ils avaient été de tout temps, c'est-à-dire un peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur, n'en viennent, une fois rassemblés dans le site de leur ancienne grandeur, à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu'ils formaient depuis dix-neuf siècles : l'an prochain à Jérusalem »
A l’évidence il préférait un  peuple juif toléré et menacé à un peuple juif vainqueur.

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