dimanche 6 décembre 2015

Antigone


N’oublie pas que nous sommes femmes et que nous n’aurons jamais raison contre des hommes. Le roi est le roi : il nous faut bien obéir à son ordre et peut-être à de plus cruels encore. Que nos morts sous la terre,  me le pardonnent mais je n’ai pas le choix ; je m’inclinerai devant le pouvoir. C’est  folie d’entreprendre plus qu’on ne peut.(Ismène)

Je ne suis pas à me taire quand je vois l’égarement d’un seul mettre en péril le sort de tous. Jamais je n’aurai pour ami l’ennemi public. J’ai conscience que la salut de la patrie est le salut de chacun et qu’il n’y a pas d’amitié qui tienne dans une patrie en détresse.(Créon)

L’argent, maudite engeance, fléau des humains ! Il ruine les cités, il chasse les hommes de leur maison ; maître corrupteur, il pervertit les consciences, leur enseigne des ruses criminelles, les initie à toutes les impiétés .(Créon)

Je ne croyais pas que tes édits eussent tant de pouvoir qu’ils permissent à un mortel de violer les lois divines : lois non écrites, celles-là, mais intangibles.(Antigone)

Il trouvera d’autres sillons pour ses semailles.(Créon)

Aucun mariage n’aura plus de prix à mes yeux que ta sage autorité.(Hémon)

Les hommes souhaitent devoir grandir dans leur maison des enfants soumis, qui embrassent leurs querelles et leurs amitiés. Donner la vie à des ingrats n’est-ce pas engendrer nous-mêmes nos propres misères à la grande joie de qui nous hait ? Mon enfant, l’amour n’est qu’un plaisir : ne perds pas la raison pour une femme.(Créon)

Quiconque respecte la règle dans sa famille saura faire dans la cité respecter la justice.(Créon)

Les dieux ont doté les humains de la raison qui est le plus précieux des biens. Certes -et me préserve le ciel d’en être jamais capable- je ne saurais affirmer que tu as tort. Seulement d’autres peuvent aussi être dans le vrai.(Hémon)

 Ne retiens que ce qui est juste. Je suis jeune, c’est vrai, mais juge moi sur mes actes, non sur mon âge.(Hémon)

Si j’étais mère et qu’il s’agit de mes enfants, ou si c’était mon mari qui fût mort, je n’aurais pas violé la loi pour leur rendre ces devoirs. Quel raisonnement me suis-je donc tenu ? Je me suis dit que veuve, je me remarierais et que, si je perdais mon fils, mon second époux me rendrait mère à nouveau, mais un frère, maintenant que mes parents ne sont plus sur la terre je n’ai plus d’espoir qu’ils m’en naisse un autre.(Antigone)

 Réfléchis, mon fils. Tout le monde est sujet à se tromper, et l’on est point pour autant un insensé ni  un malheureux, pourvu qu’on ne s’obstine pas dans sa faute.(Tirésias)

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