lundi 8 juillet 2019

Utérus artificiel en 2030 ou en 2050

Utérus artificiel ou grossesse classique

En 1923 Haldane  avait inventé le mot d’ectogénèse pour désigner le développement d’un fœtus  hors du corps des femmes. Il avait prédit la première ectogénèse  vers 1951.  Ce terme a été repris par Aldous Huxley dans son livre le meilleur des mondes paru en 1932. Plus récemment le biologiste Henri Atlan estimait que  l’utérus artificiel serait au point d’ici 2030, libérant  éventuellement les femmes du poids de la grossesse
 On a déjà assisté au cours du XXe siècle à une véritable révolution avec l’allaitement artificiel , la diffusion de la césarienne ,la contraception ,la libéralisation de l’avortement et la fécondation in vitro.
Grâce à  l’amniocentèse, la trisomie 21 est largement en voie de disparition.  97% des femmes  qui ont recours à une amniocentèse et qui apprennent que leur fœtus est porteur de la trisomie 21 décident  d’avorter. Elles préfèrent avoir un enfant sain bien que les petits trisomiques soient viables et attachants . Les risques de l’amniocentèse ne sont pas nuls et entraînent un certain nombre d’avortements non désirés.
Une nouvelle technique de dépistage prénatal dite dépistage prénatal non invasif (DPNI) permet déjà de détecter grâce à un simple prélèvement de sang non seulement la trisomie 21 (syndrome de Down), la trisomie 13 (syndrome de Patau) et la trisomie 18 (syndrome d’ Edwards) mais aussi certaines anomalies des chromosomes sexuels comme le syndrome de Turner(X0)  et le syndrome de Klinefelter (XXY) . Cette technique permettra bientôt de détecter  des dizaines d’autres maladies potentielles dans l’ADN du bébé à venir. Dès que choisir devient possible, ne pas choisir reviendrait à refuser  le choix et  ce refus devra être assumé   vis-à-vis d’un enfant à venir qui porteur d’une maladie grave  pourrait le cas échéant reprocher à ses parents de n’avoir rien fait pour l’éviter.
L’association d’une part  du séquençage du génome ,du dépistage préimplantatoire,et du  tri d’embryons et d’autre part de l’utérus artificiel  transformera totalement notre conception de la maternité.
Il est peu probable que toutes les femmes renonceront à être enceintes mais on pourrait imaginer une situation où les femmes auraient le choix entre une grossesse normale et une ectogénèse, comme elles ont actuellement la possibilité d’allaiter ou de ne pas allaiter. Certaines femmes  auront la tentation de s’épargner les neuf mois de grossesse, fatigants ,nauséeux  et esthétiquement discutables
Il sera peut-être difficile de résister à ce qui pourrait sembler être un progrès technique et un élément de confort.La fréquence de la césarienne qui était de 10% dans les années 80 a considérablement augmenté  ces dernières années pour atteindre 20% en France,  dépasser 30%en Italie et  aux USA et même 50% en Chine et dans certains pays de l'Amérique latine.

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